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Grogne sociale: Les PME s’essoufflent

« 5 jours de grève, c’est une perte énorme pour l’économie nationale » affirment les économistes. Après une grève de 72 heures en novembre, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), s’est lancé de nouveau dans une grève de 120 heures depuis le lundi 14 Décembre. Les activités économiques tournent au ralenti, les services administratifs et financiers sont paralysés. et l’impact est déjà constaté au niveau des PME.

Selon l’économiste Modibo Mao Makalou, « cette grève générale de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) de 5 jours paralyse l’économie qui était déjà fragilisée par la crise sécuritaire et sanitaire auxquelles s’ajoutent une crise économique, alimentaire, humanitaire et maintenant politique et sociale ». Il ajoute que l’État avait déjà un manque à gagner d’environ 500 milliards FCFA en juin 2020. Maintenant avec une grève de 5 jours de l’UNTM, le manque à gagner pour l’économie malienne pourrait se situer entre 150 et 200 milliards de FCFA.

« Selon le projet d’ordonnance de loi de finances 2021 adopté en Conseil des Ministres, le mercredi 16 décembre 2020, les dépenses budgétaires diminueront de 56 milliards FCFA tandis que les ressources budgétaires augmenteront de 9 milliards FCFA en 2021.  Le déficit budgétaire en 2021 sera de 653 milliards FCFA contre 719 milliards FCFA en 2021. Il sera donc difficile en tenant compte du contexte actuel de répondre positivement aux augmentations des dépenses de fonctionnement de l’État qui engloutissent environ 80 % des recettes fiscales qui sont en baisse considérablement, le taux de pression passant de 15,5 % en 2019 à environ 10% en 2020 », explique l’expert. Des chiffres issus des résolutions du Conseil des Ministres du 17 décembre.

Impact sur les petites et moyennes entreprises

Cheick Abdoul Kader COULIBALY, est le promoteur de Business Cash, une petite entreprise composée d’une partie des produits d’alimentation, de matériel électronique et d’échange de devises. Il déplore le fait que les commerçants sont les plus impactés par cette grève. «Nous sommes plus touchés que les travailleurs des bureaux. Il n’y a presque pas de vente, le revenu a diminué. Nous ne pouvons faire pas d’opérations bancaires et les opérations de transfert d’argent aussi deviennent difficiles et là je suis coincé. En réalité, je suis dépassé par la grève de l’UNTM ».

La pénurie d’argent se fait également se sentir tant au niveau des guichets automatiques dans les différentes banques qu’au niveau de certaines agences de transfert d’argent. «Avec les multiples crises, la grève n’avait pas sa place en ce moment et les conséquences sont déjà remarquables. Actuellement il n’y a pas de marché et il me faut utiliser mon compte bancaire, mais j’en n’ai accès et c’est vraiment dure pour moi de m’en sortir avec mon salon de coiffure » se prononce ainsi Salimata TRAORE, propriétaire d’un Salon de coiffure.

Mahamoud KOUYATE, gérant associé du groupe K2F Consulting affirme que la grève a des impacts négatifs sur leur cabinet de consultation en communication. «Avec cette grève, avec notre volet K2F Nettoyage c’est difficile pour nous de maintenir nos agents qui sont payés en fonction de leur rendement. Les revenus de l’entreprise et ceux de nos employés qui évoluent en temps moyen sont diminués. Aussi pour le volet K2F Style, la confection des costumes, c’est pendant les jours ouvrables que nous profitons pour faire nos démarches et livraisons. La grève a donc redressé nos champs d’action. Elle nous met les bâtons dans les roues vu que nous n’avons plus accès aux services bancaires  pour pouvoir fonctionner avec nos propres fond et qui serviront à faire bouger le bisness ».

Koumba COULIBALY

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