
Alors que les établissements à programme étranger viennent de rouvrir les classes pour l’année scolaire 2020-2021, celles des écoles publiques restent désespérément closes. Le conflit social autour de la mise en œuvre de l’Article 39 n’évolue pas et les syndicats d’enseignants déclarent l’année blanche de fait.
Ce lundi 7 septembre 2020, devait démarrer, selon le calendrier officiel des examens, les épreuves du Diplôme d’études fondamentales (DEF) qui ouvre la porte au lycée. Mais au lieu de prendre la route des salles d’examens, c’est devant le ministère de l’Education nationale que des élèves se sont rendus ce matin. Ils sont allés réclamer le sauvetage de leur année scolaire, par l’organisation des examens.
Cela fait plusieurs mois que l’école malienne est en souffrance. Les conflits sociaux récurrents ont culminé avec le bras de fer entre les enseignants et l’état sur la mise du fameux « Article 39 » qui devrait octroyer un paquet d’avantage à tous les fonctionnaires. Les enseignants réfutent les justifications de crise économique pour un moratoire sur son application. Ils avaient fini par obtenir un traitement positif de leur requête en juin dernier. Mais, les caisses sont vides et l’imputation sur les salaires attendue n’est pas arrivée. Dans un communiqué signé du 06 septembre 2020, la centrale regroupant les « Syndicats de l’éducation signataires du 16 octobre 2016 » décrètent l’année blanche.
Pas de classes et surtout pas d’examens, donc, alors que la nouvelle année scolaire devrait normalement commencer en octobre prochain. Parents d’élèves et élèves sont dans l’expectative. Nombreux sont en effet ceux qui, scolarisés dans les établissements privés, ont pu recevoir leurs cours et préparer les examens. La perspective d’une année blanche est très mal vécue, malgré que certains la réclament pour « repartir sur de bonnes bases ».
En l’absence d’annonce officielle, c’est l’attente insupportable. « L’année est déja blanche, abrégez nos souffrances », demande Harouna Ly, sur Facebook. les hommes politiques entrent également dans le débat. L’ancien Premier ministre Moussa Mara interpelle « personnalités dotées d’autorité morale » pour s’impliquer et sauver l’année.
Depuis cinq ans, les conflits sociaux dans le monde scolaire et universitaire ont largement bouleversé le cours de la scolarité de millions d’enfants maliens. Les parents prennent de plus en plus le parti, pour ceux qui en ont les moyens, de payer des écoles privées, pour « éviter de perdre l’année ». « On paie le prix de projet immobilier pour l’école de nos enfants et les enseignants eux ne veulent faire aucun sacrifice », se lamente un parent, dont l’ainée devait passer le DEF ce lundi.
D. FAKA
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