Viande sur les marchés: les prix baissent, le produit se fait rare

Un petit tour sur les marchés de Bamako permet de constater que le kilo de la viande est effectivement vendu à 2300f depuis ce lundi. Ce prix plafond est le fruit d’un accord entre le gouvernement et les syndicats des bouchers. Si la nouvelle a suscité un ouf de soulagement chez la plupart des consommateurs, aujourd’hui, beaucoup ne sont pas satisfaits en ce qui concerne la disponibilité de la viande sur les marchés.
Zoumana COULIBALY était ce lundi 12 juillet le seul vendeur de viande au marché de Magnambougou. Entouré par plusieurs clientes, à 10h déjà, il n’avait plus de viande. « Je vends le kilo à 2300f comme convenu, mais c’est une perte pour moi, car je l’ai acheté au même prix » déplore Zoumana. Pour expliquer ce manque de viande au marché, il nous explique que le gouvernement n’a pas respecté les engagements pris concernant la subvention qu’il devrait payer aux bouchers, pour que ces derniers puissent vendre la viande au prix fixé. « Beaucoup n’ont donc pas tué de bœufs, c’est ce qui explique ce manque de viande » annonce -t-il. Il ajoute également que « la plupart des bouchers ont décidé de ne pas vendre aujourd’hui suite au décès d’un boucher ».
Visite le dimanche 11 juillet par la DNCC dans les 4 abattoirs retenus pour la mise en place de la subvention de l’Etat pour l’approvisionnement des marchés de Bamako et Kati. crédit @DNCC
La cliente Awa Simpara est inquiète. « Ceci nous montre que la situation n’est toujours pas résolue. J’ai acheté un demi kilo de la viande à 1150f, le prix normal, mais je sais que la viande ne vaut pas réellement un demi kilo, si tu te plains, il te dit de ne pas l’acheter, si ça ne te convient pas » assure-t-elle. « On n’a pas le choix, on prend ce qu’il nous donne, car il est le seul vendeur aujourd’hui » avoue Djéneba. « A quoi ça sert de baisser le prix si on n’a pas accès à la viande ? Moi je n’ai pas pu avoir de viande aujourd’hui car c’était déjà fini. Donc le gouvernement doit toujours voir la situation » s’exprime Ramatoulaye qui considère la situation comme sans aucun changement. « On s’était réjoui de la nouvelle de la baisse du prix de la viande, malgré que les deux mois étaient peu pour nous. Mais ce manque de viande est encore décevant maintenant » regrette Astan. « Espérons que tout ceci sera résolu très bientôt » conclut-elle.
Depuis quelques temps maintenant, les prix de certaines denrées alimentaires ont connu une hausse constante, en rendant certaines inaccessibles aux consommateurs moyens. La viande, l’huile, les œufs, les légumes et même les légumineuses ne sont plus à la portée des plus démunis. Face à cette situation, la population a lancé des cris de cœur, un sit-in a été organisé par les militants du Front Populaire Contre la Vie Chère (FPCVC) contre cette flambée des prix des denrées.
Compte tenu de cela, un protocole d’accord a donc été signé le mardi 6 juillet 2021, entre le ministre en charge de l’Industrie et du Commerce, M. Mahamoud Ould Mohamed et le président de la Fédération des syndicats des bouchers, M. Hamsoulaye Diallo. Il a donc été annoncé que le kilo de viande avec os et sans os sera vendu respectivement à 2300 F cfa et 2800 F cfa le kilo, à partir du lundi 12 juillet 2021 pour 2 mois à Bamako et à Kati.
Une note technique sur le protocole d’accord précise que le ministère de l’Industrie et du Commerce va s’engager à son niveau à payer aux bouchers abattants une subvention à la consommation de 45.000 Fcfa par carcasse de bœuf abattu. Selon les explications de Zoumana cet engagement n’a pas été respecté.
Koumba COULIBALY
Non à la vie est chère