
Le mois de Ramadan devrait débuter ce mardi 13 avril 2021 au Mali. Pour la deuxième année consécutive, ce mois sacré pour la religion musulmane se déroulera dans des conditions particulières en raison de la crise sanitaire de Covid-19. Les autorités gouvernementales et les populations s’y préparent activement. Ainsi, des prix plafonds pour certains produits et denrées de consommation de base ont été fixés par le Conseil national des prix avec l’accompagnement du gouvernement. Certains services ont également déjà opté pour un changement d’horaires de travail.
Comme l’année dernière, ce mois précieux pour les musulmans devra s’accommoder des mesures sanitaires en vigueur dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19.
Des nouvelles restrictions sont entrées en vigueur à quelques jours du Ramadan pour faire face à la nouvelle flambée des cas de contamination.
Le Mali, comme beaucoup d’autres pays, fera le Ramadan sous les mesures restrictives en question. En effet, suite aux dernières données indiquant une très forte avancée des cas de Covid-19 au Mali, les autorités maliennes ont pris de nouvelles mesures restrictives qui sont : le port obligatoire du masque en public, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, la fermeture de tous les lieux de loisirs du 10 au 25 avril et la suspension des festivités et autres manifestions pour 15 jours.
« C’est très dur de passer le mois de Ramadan avec ces mesures sanitaires, surtout l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes. C’est plus bénéfique de faire la prière ensemble pendant le mois de carême » s’inquiète Abdramane Haidara. Si pour certains ces mesures posent des problèmes pendant le mois de carême, d’autres n’en font pas un souci. « Il s’agit de notre santé, on peut bien jeûner en respectant les mesures barrières. On doit juste s’adapter et changer certaines habitudes » conseille Assan Ballo, une pharmacienne.
Plafonds des produits et denrées de consommation de base pour le Ramadan
Quant aux prix plafonds des produits et denrées de consommation de base, ils ont été fixés pour répondre aux cris de cœur de la population, surtout à l’approche du Ramadan, qui est un moment de grande consommation généralement mis à profit par les commerçants pour augmenter les prix des produits alimentaires. Et cette année ne sera pas une exception. Le Conseil national des prix, réuni le jeudi dernier autour du ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Ag Erlaf et du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Youssouf Bathily, a fixé les prix plafonds des produits et denrées de consommation de base applicables sur toute l’étendue du territoire, avec effet immédiat.
Donc à l’issue des travaux ayant regroupé administrateurs, commerçants et consommateurs, il a été décidé de céder la tonne de sucre en poudre à 450.000 Fcfa aux grossistes, 500 Fcfa le kg comme prix plafond, selon le communiqué diffusé à la fin de la rencontre. Les grossistes paieront désormais la tonne du riz brisé non parfumé à 300.000 Fcfa, le prix du kilogramme étant plafonné à 350 Fcfa. Pour le tourteau de coton, le prix en gros de la tonne est arrêté à 140.000 Fcfa, et 7.350 Fcfa le sac de 50 kg. La bouteille de gaz B6 de 6 kg est plafonnée à 2.910 Fcfa. La B3 de 2,75 kg est vendue à 1.335 Fcfa. Pour le pain, le prix de la baguette de 300 g est de 250 Fcfa, et 125 Fcfa pour la baguette de 150 g.
Ces prix plafonds fixés ne semblent pas être respectés dans certains marchés. « Ici au marché de Missira, nous n’avons constaté aucune réduction de prix des denrées citées. Aujourd’hui même j’ai acheté du riz brisé non parfumé à 350 Fcfa par kilogramme » a souligné Alima Sangaré.
Quel changement au niveau des services ?
Pour le mois de carême, certains services ont déjà modifié leurs plannings. Un changement d’horaires de travail est déjà effectif. « Chez nous, pour le temps de Ramadan, le temps de travail est désormais de 8 h à 14 h (du lundi au jeudi) et de 8h à 13h 00 (le vendredi) » déclare Safiatou, assistante commerciale dans une agence de Western Union.
Au sein des services qui font la rotation de personnel pour raison de Covid-19, une demi-journée de travail s’avère insuffisant. « Il serait raisonnable de revoir les horaires de travail en période de carême. Mais dans mon entreprise, c’est un peu difficile car mes agents travaillent déjà en rotation à cause de la covid-19. Mais on verra comment s’organiser pour faire face à cette période » s’inquiète Bakari Coulibaly, chef d’entreprise.
Koumba COULIBALY