Edito: Les champs fleurissent…

Bientôt un mois. Un mois seulement mais déjà, le long feuilleton de la crise malienne use nos nerfs. Il est vrai que le film a commencé depuis bien plus longtemps. Mais le fait qu’il dure et surtout les incertitudes qu’il génère sont de nature à rendre hypocondriaque ! Des dossiers aussi brulants les uns que les autres, des attentes à la pelle, et un espoir de voir enfin un jour nouveau se lever sur ce Mali qui a tant souffert.
Alors, oui ! Nous applaudissons à chacune des annonces des nouveaux maîtres du jeu. L’instauration d’un couvre-feu pour protéger les citoyens et leurs biens, les nominations à la tête des structures importantes du secteur sécurité, mais aussi l’injonction de retour de véhicules administratifs qu’élus et agents de l’Etat en fin de mission auraient dû ramener d’eux-mêmes. A l’image d’un enfant qui apprend à conduire son vélo neuf, tout à sa joie, peu nous importe les trébuchements.
Mais, cela fait bientôt un mois. La pression des « pays amis » du Mali, qui veulent le voir revenir à un ordre constitutionnel et surtout arrêter de donner des idées de putsch chez eux, se fait pressante. L’embargo fait perdre des milliards à l’économie et complique encore plus la vie d’entrepreneurs déjà frappés par la crise sanitaire. Eux, n’ont qu’une chose en tête : que les affaires reprennent !
Alors, quand les soutiens défilent, que les manifestations se succèdent, que le ton se durcit entre « faiseurs » et « paracheveurs », il est peut-être temps de passer à l’étape supérieure. Et elle n’est pas forcément celle que l’on croit. Assurément pas celle de s’asseoir dans une salle et s’entendre parler, sans écouter réellement les avis autres. Certainement pas non plus dans l’approbation, fort peu probable d’ailleurs, d’un plan pré-établi.
Il est temps de mettre les égos en berne pour penser au bien de tous. Les querelles et autres besoins de reconnaissance, en donnant au passage une piètre image de nous, confortent ceux qui ne veulent pas croire en la volonté populaire. Celle de changer le cours de l’histoire et de reprendre en main son destin. Certes, avec des chutes encore et encore, avant que le vélo ne roule sans embûches.
Bientôt un mois donc. Le 15 septembre, nous serons 4 semaines exactement après la « démission » de IBK. Au-delà de notre tollé face aux amis qui nous forcent la main, disons-nous aussi que tout presse. Qu’il y a tant à faire que nous pouvons, devons commencer. Commencer à vraiment nous parler, à vraiment travailler, à vraiment avancer.
Avec assurance, avec confiance, avec espérance.
Célia d’Almeida